LE BANC
Seuls sur un banc perdu au fond d’un jardin
Entouré de mauvaises herbes comme dans un écrin,
C’est un vieux banc vermoulu et usé par les ans
Sous la ramure ombrageuse d’un chêne rongé par le temps,
Sur ce banc tant de tristes saisons sont passées
Isolé dans un coin à la nature délaissé,
Il a l’air de rien sous son aspect défraîchi
Simple souvenir d’un passé cerné par l’oubli
Sous l’astre lunaire deux ombres trépassées
Survolent dans l’air lourd d’un soir d’été,
Ces âmes évanescentes apparaissent dans la nuit
Poussés par le zéphire elles viennent sans un bruit,
Ce sont des cœurs d’amants enlacés sur ce banc
Tout se fige même la mort pour un instant,
Ils se retrouvent là assis comme aux jours heureux
Fidèles gardien de leur secret amoureux,
Seul reste dans l’air du soir leur baisers glacés
Souvenance de leurs tendres promesses échangées,
Sur ce même banc autrefois si joli
Quand ils étaient plein de joie et d’envie,
L’aurore se lève quand ils reprennent leur chemin
Sur un dernier soupir ils reviendront demain,
Fantômes mélancoliques de souvenirs d’antan
Ils marchent dans ce cimetière d’un aérien pas lent.
Laissant là le vieux banc de pierre dépolie
Sombrer dans l’oubli d’une mémoire abolie,
Il restera à attendre sous la rosée naissante
Le retour de cette éternelle liaison émouvante.
W.L.
25/07/2016